Mickael Camus
Qu’avez-vous fait avant d’entrer à l’Epitech ?
Je suis entré à l’Epitech en 1999, l’année de la création de l’école. J’avais fait un BTS informatique à Caen, ce qui m’a permis d’entrer directement en Tech3. J’ai fait partie de la promo 2002, les premiers étudiants à avoir fini le cursus Epitech. j’ai été séduit par le programme que proposait l’Epitech. Ca correspondait à ce que je recherchais, c’est à dire une formation de qualité. Je suis un vrai passionné d’informatique : j’ai commencé à programmer dés le lycée. Quand j’étais à Caen, j’ai travaillé sur le film « le peuple migrateur » de Jacques Perrin. Je concevais et développais le logiciel d’incubation artificiel pour les incubateurs électroniques gérés par ordinateurs. Les œufs des oiseaux y étaient entreposés, et on leur faisait passer des bandes où étaient enregistrées les voix des gens qui travaillaient sur le film ainsi que des bruits d’ULM, on appel cela l’imprégnation. A la naissance, les oiseaux les suivaient à la voix, et n’avaient plus peur des ULM où étaient fixées les caméras. Sans ce système, je ne sais pas comment ils auraient fait ! A l’Epitech, je voulais pouvoir approfondir mes connaissances et mon savoir faire.
Comment s’est passé votre cursus à l’école ?
L’Epitech venait juste d’ouvrir, on partait tous à l’aventure ! J’ai beaucoup apprécié mes 3 années d’études. Comme tout restait encore à faire, nous avions l’impression de prendre une part active au développement de l’école. Nicolas Sadirac changeait les programmes et les projets en fonction des suggestions que nous lui faisions. Dés ma 4e année, en 2000, j’ai participé à la fondation du Labtech. Nous avions besoin de matériel pour les projets de fin d’Etude, le laboratoire avait pour but de fournir aux étudiants ce matériel, ainsi que des formations Microsoft. J’ai fait plusieurs jobs dans le développement informatique et la Recherche & Développement, notamment dans le secteur de l’aérospatial et de l’aéronautique. Avec d’autres étudiants de ma promo, nous avons créé le système des Asteks et du parrainage. L’école nous motivait, et nous voulions prendre une part active dans son développement.
Quels liens avez-vous avec l’Epitech ?
J’ai participé, en 5e année, à la fondation du L.E.R.I.A. dont je suis directeur adjoint. C’est un labo de recherches appliquées, qui a pour but de trouver de nouvelles technologies. Les principaux axes abordés sont l’intelligence artificielle, la bioinformatique, la sécurité et la vérification formelle. Il n’y avait rien ici, on a tout créé ! Par ailleurs, je donne des cours aux étudiants de l’Epitech, j’enseigne la programmation Noyau UNIX, l’intelligence artificielle et la théorie des jeux.
Faites vous d’autres choses à côté ?
Oui, je termine ma thèse à Paris 6 sur l’autonomie des systèmes. J’avais envie de créer quelque chose que je puisse exploiter de façon industrielle. J’ai déjà présenté mes travaux à la NASA, ainsi que, récemment, à la conférence WorldComp, à Las Vegas. En gros, avec mon directeur de thèse, le Professeur Alain Cardon, nous cherchons à créer une conscience artificielle…
Comme dans « Blade Runner » ?
Euh… oui… c’est un peu la référence sur le sujet dans le septième art…
Et « Planète Hurlante » ?
…Tout à fait… Très bon film d’ailleurs…
Je trouve aussi. Et ça a un rapport avec les chiens électroniques qui se trouvent dans le labo ?
Oui. Il s’agit des robots-chiens développés par Sony. On peut les programmer, par exemple, pour aller chercher un objet. Moi, j’essaie de faire varier leurs façons d’effectuer la commande : si l’objet est potentiellement dangereux, je voudrais qu’ils s’avancent prudemment… parce qu’ils ont peur…
Que vous a apporté l’Epitech sur le plan personnel ?
C’est une approche différente par rapport aux autres écoles. L’apprentissage se fait par la pratique. L’avantage, c’est qu’à l’Epitech, on a les moyens techniques pour tester ce que l’on conçoit, ce qui n’est pas négligeable, par rapport à la fac, qui reste très théorique. J’ai beaucoup apprécié la confiance que l’école plaçait en nous : elle laisse les étudiants gérer et construire les choses eux-mêmes.