Géomaticien

Le géomaticien ressemble au géographe en un point : c’est un spécialiste des territoires. Son rôle principal est de récolter des données spatiales et géographiques pour des organisations, afin de les aider à prendre des décisions dans le cadre de projets d’aménagement du territoire tels que l’implantation d’un bâtiment, la construction d’une route, ou encore l’identification de zones inondables. Le géomaticien intervient dans les premières phases de ces projets, dans des secteurs d’activités très variés (BTP, environnement, architecture, transport, urbanisme, énergie, télécoms…) et en travaillant pour des collectivités territoriales, des organismes publics ou des entreprises.

Le métier de géomaticien

Le métier de géomaticien consiste en grande partie à manipuler des données pour améliorer l’analyse spatiale d’un environnement. Il contribue à la construction et à l’exploitation d’une base de données comportant des informations et des contenus de toute nature : des textes et des données chiffrées, des cartes, des images aériennes et satellites. Les données sont notamment intégrées dans un SIG (Système d’Information géographique) grâce auquel le géomaticien procède aux analyses statistiques servant à l’étude d’un territoire.

Une grande partie du travail du géomaticien est donc de l’ordre de la prévention et de l’anticipation. Grâce à son SIG, il peut réaliser des simulations pour étudier les risques futurs liés à la dynamique d’un territoire. Il crée des projections, en travaillant sur les données récoltées, et peut estimer l’évolution des activités humaines et “naturelles” (géologiques). L’étude du territoire d’un géomaticien sert à valider la faisabilité d’un projet d’aménagement, et/ou à le rendre le plus efficace possible.

Les missions du géomaticien sont donc de deux grands natures :

  • représenter-modéliser un environnement pour mieux le connaître : par des études spatiales et géographiques qui alimentent la base de données du SIG.
  • élaborer des cartographies “intelligentes”, c’est-à-dire reposant sur la récolte, l’exploitation et l’analyse de données de toute nature, en lien avec les risques naturels et/ou l’activité humaine.

Ces missions, dont les domaines d’application sont nombreux, sont destinées à plusieurs types de populations :

  • les individus et/ou les espèces animales et végétales qui peuplent un territoire, et parfois des organisations sociales impliquées par ces enjeux (associations, ONG, etc.) : notamment dans le cas de projets dans les domaines de l’urbanisme, la météorologie, l’océanologie, la défense, la sécurité civile, la santé…
  • les entreprises : l’étude du géomaticien peut s’inscrire dans des études d’évaluation d’un potentiel de marché, ou des études d’implantation commerciale. L’objectif est alors d’analyser le comportement des individus sur un espace géographique donné : ce sont des techniques marketing qui constituent le géomarketing.

Le travail d’analyse du géomaticien ne sert pas qu’à révéler les limites ou le potentiel d’un projet d’aménagement. Il peut aussi s’inscrire dans une logique d’optimisation d’une activité sur un territoire, par exemple en agissant sur les flux de déplacements humains et de transport.

Les compétences nécessaires pour devenir géomaticien

Le géomaticien est un professionnel de l’environnement et du monde de la donnée. Il fait donc preuve d’une certaine polyvalence, parce que ses compétences informatiques et statistiques sont mobilisées dans le cadre d’enjeux géographiques et spatiaux très variés. Le géomaticien peut se spécialiser dans des domaines spécifiques, comme l’océanologie ou l’urbanisme, pour réduire le champ des connaissances sectorielles nécessaires.

Les projets d’aménagement de territoire confrontent parfois des acteurs dont les intérêts sont très différents, voire opposés ou contradictoires. C’est probablement ici qu’interviennent les qualités personnelles les plus précieuses du géomaticien : il fait preuve de lucidité et d’objectivité dans son analyse, et il sait montrer de l’assurance et de la fermeté pour affirmer les résultats de son étude et pour appuyer ses décisions auprès de tous les acteurs concernés par un projet d’aménagement du territoire.

Enfin, le géomaticien peut être amené à encadrer du personnel. De l’écoute, de bonnes capacités de gestion d’équipe et de communication l’aident à travailler plus efficacement avec toutes les personnes impliquées dans son quotidien professionnel.

Les perspectives d’évolution d’un géomaticien

Le métier de géomaticien est très spécifique. Les possibilités d’évolution sont donc relativement réduites, car il n’en existe pas d’autres fonctions reposant simultanément sur des connaissances géographiques et informatiques. C’est en tout cas le cas aujourd’hui ! Mais il ne faudrait pas sous-estimer la manière dont les progrès informatiques et les usages de la donnée font évoluer le monde professionnel. De nouveaux métiers pourraient être créés à l’avenir dans les secteurs dépendant fortement de l’activité d’un territoire : dans les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) pour des questions d’installation de réseau, par exemple.

Une autre perspective d’évolution du géomaticien réside dans la spécialisation dans un domaine précis. Il peut en effet concentrer son activité sur des compétences différenciantes, par exemple dans la modélisation-représentation de territoires. La cartographie en ligne constitue aujourd’hui un secteur à fort potentiel : webmapping, websig, etc.

Le salaire d’un géomaticien

Le salaire d’un géomaticien dépend en grande partie de son niveau d’études et du secteur d’activités de l’entreprise qui l’emploie. Il est compris entre 18 000 et 30 000 euros brut par an.

Les secteurs et les entreprises qui recrutent des géomaticiens

Les géomaticiens sont confrontés à une forte concurrence. Il n’est pas toujours évident pour eux de trouver un premier emploi. La majorité des géomaticiens sont recrutés dans la fonction publique, par concours, par contrat ou à l’issue d’un stage. Les collectivités territoriales, notamment, mais aussi des établissements publics tels que l’ONF (Office national des forêts) ou le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) recrutent régulièrement des géomaticiens. Enfin, les grands groupes les plus dépendants des enjeux de transport et d’énergie sont aussi à la recherche de nouveaux diplômés.

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