Cette Woodbox n’est pas une idée en bois
Il y a des Maker Faire à Paris, des mini Maker Faire à St Malo et des makers partout au sein d’Epitech, notamment à Rennes. Alexis Lina (promo 2019) a déjà présenté ici et là sa « woodbox », petite planche à vocation domotique avec des capteurs et une interface en symboles tout simples et en résine faits à l’imprimante 3D que même et surtout un enfant de 3 ans peut comprendre. On n’en avait jamais parlé précisément ensemble. C’est chose faite, Alexis nous explique tout.
Jeu d’enfants
« La Woodbox, c’est une planche en bois qui permet de visualiser simplement des données compliquées, brutes, juste à l’œil. Ici par exemple, on a le capteur CO2, qui permet de détecter près de 70 gaz différents et parmi tous ces gaz, on a tout ce qui est azote, gaz de maison, dioxygène, dioxyde de carbone, beaucoup d’éléments analysés en même temps. Le petit bonhomme informe sur la qualité de l’air, le dioxygène / pollution ; le nuage, c’est l’humidité ; la maison, c’est le chauffage et la dernière, c’est la lumière ».
Maison Mix 2015
« C’est au hackathon Maison Mix de l’an dernier que j’ai eu cette idée, un hackathon organisé notamment par le LabFab Rennes Métropole – Hugues Aubin est venu faire une conférence à FWD 2016 sur « La fabrication numérique » d’ailleurs. Le sujet était, en gros, qu’est-ce que vous feriez dans une maison connectée ? Nous, la première idée a été : qui dit maison connectée dit futur, or qui dit futur devrait signifier prise de conscience écologique et implique en tout cas, par définition, les enfants d’aujourd’hui. C’est pour cette raison qu’on a pensé à une interface aussi simple : qu’un enfant de 3 ans puisse comprendre cette Woodbox et puisse poser des questions. Or c’est ce qui s’est passé à la fin du hackathon, les enfants présents ont compris le dispositif ».
Celsius
« Une lumière bleue signifie qu’il fait froid ; verte, que la température est correctement réglée ; rouge, qu’il fait trop chaud ce qui veut dire qu’on risque d’avoir l’apparition de maladies qui se développent par la chaleur parce que typiquement, on a des maladies qui ne se développent que dans des endroits où il fait chaud. Au-dessus de 19 d°, le risque est réel ; en dessous de 16, ce sont les champignons qui apparaissent car quand il fait froid dans une maison, en général l’humidité vient s’additionner… Et puis tout simplement aussi, chauffer trop, surtout en été, se répercute sur sa facture… Même en hiver, chauffer à 24 degrés, c’est trop ».
Idéation
« Dans cet hackathon, il n’y a pas de prix et même si le projet n’est pas fonctionnel à la fin, ce n’est pas grave, c’est l’idée et la réflexion pour l’avenir qui compte, c’est le fait de parler avec les gens, ce qu’ils en ont pensé, les idées qui en retour ont germé… Ce projet n’était pas totalement terminé même s’il y avait du fonctionnel derrière, ce qui compte, je me répète, c’est l’idée, ce qui peut faire quelque chose pour changer le monde si l’on veut… ».
Expansion du domaine de la planche
« Cette planche peut avoir de multiples usages, je pense à l’agriculture, notamment pour mesurer l’humidité dans l’air ; des usages autres que la prise de conscience écologique par l’enfant et pour faire faire des économies aux parents aussi, des usages professionnels. On peut imaginer en placer dans des bureaux, sans parler des applis… on peut faire beaucoup de choses à partir de cette idée. Certains pourraient prendre cette petite planche pour un gadget, mais c’est un gadget utile, qui s’adresse aux gens de 7 à 77 ans ».
Versions mobiles
« Je travaille sur une appli compatible Android et iOS pour que les gens puissent se connecter dessus parce qu’il faut savoir que les maisons et appartements sont construits suivant des normes qui changent quasiment chaque année et mon idée est de les rassembler autour de cette planche et d’avoir la visualisation des données mais davantage traitées encore, avec des graphes etc. ».
Modularité
« Je continue le projet en guise de projet Hub cette année, en le perfectionnant et c’est d’ailleurs un projet qui pourrait ne jamais finir parce qu’en fait, cette Woodbox est un projet entièrement modulable : si une personne ne veut pas d’observation de la qualité de l’air, c’est possible, on peut faire sa planche à la carte… ».
dB
« Je suis en train de travailler par exemple sur un capteur de décibels, pour obtenir le niveau sonore. En bref, je reprends l’existant mais en en faisant quelque chose de compact avec tout ce dont on a besoin, au lieu d’avoir plein de petites choses à acheter à droite et à gauche. Un baromètre d’un côté, un capteur de pollution etc., ce qui nécessite pas mal de dépenses alors que si l’on rassemble tout sur le même dispositif, c’est plus simple. Et moins cher ». La Woodbox d’Alexis est une idée qui vaut son pesant de simplicité.