Rien dans les poches, tout dans la carte
Thibault Meyer (promo 2012) et Pierre Adam (promo 2014) travaillent tous les deux chez Payintech, groupe français leader dans les solutions de paiement dématérialisé. Le logo de sa filiale Mybee vous est peut-être déjà connu si vous fréquentez les festivals…
Au Hellfest cette année
Du Peacock Society à Paris au Malasimbo aux Philippines, les cartes NFC faisant office de porte-monnaie électronique que Pierre et Thibault développent sont de plus en plus présentes. Avec ces cartes NFC de Mybee / Payintech, vous ne souffrez plus des heures d’attente pour la moindre « conso ». Si vous allez au HellFest cette année, vous en aurez sur vous aussi. Interview croisée avec Pierre et Thibault.
Ils parlent cashless
« Notre solution est conçue pour fonctionner hors réseau, c’est le gros avantage par rapport à nos quelques concurrents qui existent. Eux proposent des solutions connectées et sont donc très dépendants de l’installation, leurs câbles etc. sur un événement sur plusieurs jours et en pleine campagne… »
La dure réalité
« Dans la théorie, une solution connectée devrait fonctionner mais en pratique, il y a beaucoup de problèmes parce que dans des coins où l’on ne peut que passer en 3G, avec 10 000 personnes, ta 3G va tomber ; pareil pour le wifi. Le tout, en sachant que chaque minute représente potentiellement plusieurs milliers d’euros qui ne sont pas dépensés. Cela fait très chère la chute de réseau, ne serait-ce que si elle dure un quart d’heure… »
Fail anglais
« Par exemple et pour la petite histoire, la Barclays en Angleterre s’était lancée sur un événement du type de ceux sur lesquels on travaille tous les jours, sauf que leur solution, en ligne, a explosé face à l’affluence et du coup, ils ont été obligés de faire un open bar géant… C’est le premier et dernier événement du genre qu’ils aient jamais organisé. »
Cata suisse
« Pareil en Suisse, sur un événement connecté, 40 000 utilisateurs sont venus, leurs terminaux 3G ont cédé et tout le monde s’est retrouvé à aller dans le petit village d’à côté pour essayer de retirer de l’argent au distributeur… »
Epitech Qualität
« Depuis qu’on travaille ici, on n’a jamais eu de gros bug. Avant, chaque événement demandait sa propre solution, les terminaux fonctionnaient avec un logiciel C++ qui se chargeait des entrée/sortie (NFC, clavier, écran, réseau) et lançait un script python se chargeant d’induire le comportement du matériel. Or cette partie Python était recodée à partir de zéro à chaque fois. Quand nous sommes arrivés, nous deux nous sommes focalisés là-dessus : sortir quelque chose de beaucoup plus simple et maintenant en 20 mn, trois-quart d’heure, l’événement est « configuré ». Maintenant, avec notre logiciel sur Android, c’est encore plus simple : en 10, 15 mn c’est terminé. »
Robustesse française
« Nous disposons d’environ 200 tablettes Android et 80 terminaux « home made » qui sont amenés à disparaître pour être remplacés par ces tablettes. Mais nous les mettons encore à disposition pour les clients qui le veulent car ces terminaux ne sont certes pas très « beaux » mais ils sont ultra robustes et peuvent être placés directement sur le bar par exemple… Nous travaillons avec Famoco, un fabricant français ; leurs terminaux tournent sur Android, cela nous permet d’y installer facilement nos applis existantes. »
Rien ne se perd
« On peut très bien penser à un terminal qui plante, certes, mais un bug général de notre système est plus qu’improbable. Si un terminal plante, cela n’affectera pas les festivaliers. L’organisateur qui dispose d’une interface avec gestion des stocks, des encaissements etc. aura quant à lui une incohésion temporaire de ses statistiques. Sauf que rien n’est perdu : une fois le terminal relancé, les données s’actualisent. »
SAV
« Nous faisons très attention à tout cela, nous sommes très réactifs, s’il y a un problème on en dit pas « oui, oui on va régler ça mais dans dix ans », on cherche tout de suite, pour assurer l’image de sérieux que la société porte. »
Réseau quand même
« Ce qu’on va sûrement faire dans l’avenir, c’est d’ajouter une partie réseau où l’on pourrait recharger notre compte quand on n’est pas sur le site en tant que tel. Pour proposer également un nouvelle expérience aux utilisateurs afin que bientôt, qu’ils puissent recharger leurs cartes immédiatement depuis leur téléphone. Et dès que ce sera fait, en passant à côté d’une borne, en 4 secondes, on aura son solde, ses conso etc. »
Monétique tac
« Nous sommes en discussion avec un établissement de monétique ce qui nous permettrait d’un point de vue technique, d’enregistrer leurs numéros de cartes et d’être ainsi encore plus autonomes une fois sur site.
Notre solution va donc proposer, en plus du mode hors ligne, une partie connectée, sans oublier qu’en plus les terminaux vont pouvoir mettre à jour leurs prix, leurs produits, s’il y a de l’Internet à disposition. Ce qui nous permettra, par rapport à nos concurrents, si Internet tombe, de pouvoir basculer sur le hors ligne et de continuer à pouvoir vendre. »