Retour sur le Consumer Electronic Show 2019 par Olivier Ezratty
Comme l’année dernière, Olivier Ezratty, le célèbre consultant français en nouvelles technologies et innovation, est venu faire une conférence à Epitech et EPITA pour faire un retour sur le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. C’est la 14e fois qu’il y va, et son rapport est tous les ans très attendu.
Selon Olivier Erzatty, le CES est « un salon où il y a de tout ». On peut autant trouver des innovations low tech, comme ce hamburger bio commercialisé par la start-up Impossible Foods, que des innovations high tech, comme cette espèce de véhicule qui ressemble à une araignée et qui fait, à vrai dire, un peu peur.

La conférence démarre avec les analyses d’Olivier Ezratty sur les grandes tendances de ce CES 2019. « Les tendances de 2019 ressemblent à celles de 2018 ; ce qui change ce ne sont pas les technologies mais les détails de ces tendances ». Comme l’année dernière, il y avait beaucoup de technologies sur la blockchain, les réalités mixtes, les véhicules autonomes…
Les vraies tendances qui semblent monter cette année sont entre autres, d’après Olivier Ezratty, l’intelligence artificielle émotionnelle, qui est la possibilité d’enregistrer la réaction émotionnelle d’un visiteur d’un site web ; la tech for good, et l’arrivée massive de laptops de gamers.
La France au CES
Olivier Ezratty a procédé à un scraping de tous les exposants du salon CES afin de répertorier tous les stands d’entreprises françaises. Cela lui a permis de faire des statistiques sur la présence de la France dans ce salon international. L’expert fait ce travail depuis 14 ans, et il a remarqué un tournant en 2014 lorsque le label French Tech a été créé. La visite de politiques, en commençant par François Hollande a également été une étape décisive dans la présence de plus en plus forte d’entreprises françaises. « Lorsque les politiques visitent le CES, les médias en parlent, ce qui fait que de plus en plus de start-up françaises sentent que c’est important d’y être, et donc ça créé un cercle vertueux » explique Olivier Ezratty aux étudiants d’Epitech et d’EPITA.
Cette année, 8% des stands étaient composés d’entreprises françaises. En comparaison, il y avait 37% d’entreprises américaines, et 28% d’entreprises chinoises. Petit bémol néanmoins : la présence de la France est surtout effective dans le hall spécialisé pour les startups.
Les thèmes importants pour les entreprises françaises sont les technologies « smart home », qui représentent 16% des entreprises, puis la santé pour 17% des cas, l’innovation en entreprise pour 12%, et enfin les transports avec 11% de présence.
« Comme les dernières années, on trouve énormément d’objets connectés au CES, et Amazon et Google sont partout ! En fait on pourrait même dire que le CES, c’est Google » rigole-t-il.
Néanmoins, il confie que pour lui, l’avancée majeure de ce CES par rapport à celui de l’année dernière, c’est l’arrivée de produits qui utilisent l’intelligence artificielle pour la qualité du son et le volume d’une musique. « En fait, on voit arriver de plus en plus de technologies d’intelligence artificielle qui vont analyser le contenu audio et optimiser le son en temps réel. Ça c’est vraiment nouveau et intéressant, et personnellement je pense que ça va percer », livre-t-il.

Olivier Ezratty a observé la présence de nombreux petits boîtiers à mettre sur une boxe internet, qui servent de pare-feu directement à la source pour éviter les virus et les intrusions sur tout le réseau internet d’une maison par exemple. Il note également qu’au vu du vrai marché qu’est en train de devenir les véhicules connectés et automnes, la cybersécurité de ces véhicules était un thème prépondérant du CES.
L’annonce de ce CES a été la sortie du premier ordinateur quantique commercialisable par IBM. Mais selon Olivier Ezratty, « c’est de l’esbroufe », car l’ordinateur est énorme est impossible à caser dans une maison, bien entendu.
L’environnement et les transports étaient également des grandes problématiques au CES. On sait déjà que les États-Unis ont une passion pour l’automobile, mais le palme du véhicule le plus bizarre revient sûrement cette année aux Coréens de Huyndai, pour Elevate, une espèce de voiture-araignée tout-terrain tout droit sortie d’un film de science-fiction.

Les drones aussi sont un marché en vogue, « je parlerai même d’une ruée vers l’or des véhicules aériens et des drones » précise Olivier Ezratty. Une quinzaine de start-up proposaient des prototypes de véhicules volants dans le style de l’hoverbike, entre scooter des mers et hélicoptère.
A la fin de la conférence, Olivier Ezratty se permet néanmoins de préciser que les produits dévoilés au CES ne sont pas tous commercialisables. Beaucoup font rêver, mais certains ne seront même pas industrialisés et resteront à l’état de prototypes.