Pour gagner à la Morpheus Cup : ne pas s’endormir
Hier matin 19 mai, les résultats de la Morpheus Cup ont été communiqués. Cette sorte de coupe d’Europe du digital rassemblant universités et grandes écoles – 47 au total – a réuni pour les pré-sélections plusieurs centaines d’étudiants de 17 pays, répartis en équipes de 3 à 5 membres. La finale s’est tenue sous le haut patronage d’Andrus Ansip, vice-président de la Commission Européenne, à l’ICT.
L’équipe du projet portant l’idée depuis longtemps couvée par Cihan Cengiz (Epitech promo 2018) fait partie des vainqueurs. Son nom : Mapict’s.
Interview de Cengiz.
Le chemin de la récompense
« Avant d’être invité au Luxembourg, on a remis notre présentation de projet Powerpoint quelque chose comme 5 semaines avant, pour les pré-sélections et par la suite et selon la pertinence de la présentation, on était retenu, ou pas. On a passé des épreuves durant toute la journée d’hier, notamment des épreuves thématiques approfondies et finalement on a été retenu pour passer devant le jury. »
L’épreuve du feu
« C’est Franck Petriz (promo 2017) qui a fait le pitch car il est beaucoup plus à l’aise en anglais que moi, il y avait un peu de stress mais il a bien géré cette pression. Notre pitch s’est très bien passé ; avec les autres groupes il y avait toujours l’animateur pour avertir que c’était trop long, nous on est rentré nickel dans les temps. Un des membres du jury, Fabio Gallo, Digital Business Development Manager du FC Barcelone était très intéressé ; Bas Landrop, co-founder et CEO de Mars One aussi. »
La récompense
« Finalement nous avons remporté le prix Best European Students Projects de la Morpheus Cup 2015, dans la thématique « Sharing Economy ». Il y avait 10 thématiques en tout. »
L’origine de Mapict’s
« Ce projet, je l’ai depuis longtemps en tête et lorsque j’étais en stage à Paris j’ai eu l’occasion d’être en co-location avec un ami, Kubilay Dinc, en 2è année à Paris Descartes. On a alors commencé à imaginer Mapict’s tous les deux. Comme nous étions deux profils techniques, on avait besoin d’un profil plus commercial, j’ai demandé à mon ami Louis, qui habite Lyon de venir nous aider. Il est en 3è année à l’ESDES Lyon. »
Grow the right team
« On est donc trois co-fondateurs au départ, moi, Louis et Kubilay. Avec la Morpheus Cup, qui nous a été présenté à Epitech Nancy en amphi, j’ai demandé à Franck (AER en troisième année), de nous rejoindre. Florian Toush (promo 2018) nous a aussi rejoint mais temporairement. »
Une idée en germe depuis 2 ans
« C’est depuis la terminale que j’ai cette idée. En compagnie d’un ami, on suivait les événements, notamment ce qui se passait en Turquie à ce moment-là. Mon idée c’était de pouvoir suivre tout ce qu’il se passe autour du monde, indépendamment du filtre des médias, ceci dit sans acrimonie envers eux non plus… »
Pitch
« Mapict’s est une appli qui fonctionne selon un principe simple : suivre tout type d’événement en temps réel à travers le monde. Quand je dis tout type d’événement, ça peut être aussi bien le live de « Je suis Charlie » qu’un match de foot ou la fête des couleurs en Inde. »
Comment ça marche
« Quand on lance l’appli, on a plusieurs manières de suivre ce qu’il se passe. La première manière c’est ce qu’on appelle le « feed », le fil des événements les plus populaires, qui s’affichent via des photos et des vidéos.
On donne la possibilité au gens de créer des événements sur la carte du monde et d’alimenter ces événements avec du contenu. »
Usecase mise en abîme
« Prenons le cas de l’événement Morpheus Cup : si j’avais pris une photo ou une vidéo, j’aurais recherché l’événements Morpheus Cup sur Mapict’s.
Si l’événement n’existe pas encore sur Mapict’s, je référence le nom sur l’app, l’appli me géolocalise, au Luxembourg dans ce cas ; je crée des catégories, par exemple « start-up », « innovation », « digital ». »
Auto-alimentation
« Par la suite, une fois l’événement créée, un autre utilisateur ayant pris une photo ou une vidéo, ouvre l’appli, il est géolocalisé, on lui propose des catégories en rapport avec les événements de son secteur géographique. Du coup, la Morpheus Cup est proposée et il peut uploader son contenu. C’est comme cela qu’on alimente les événements en contenus. »
API homemade et autres technos
« Pour le développement de l’appli, on est parti sur du Swift – pour le moment on ne travaille que la version iOS ; l’algorithmie, on verra ça par la suite. Quant à notre API, on la développe nous-mêmes ; on ne vas pas passer par celle de Google ou Twitter. On est parti sur du Python, après en Flask, c’est toujours une de nos questions. C’est Franck, notre responsable du pôle technique, qui se focalise dessus. Par la suite, nous allons bien sûr sortir la version Android de Mapict’s. »
Feu vert
« Pour nous, participer à la Morpheus, c’est vraiment voir le projet confirmé, voir si l’on n’était pas « à côté », sachant qu’on avait eu pas mal de retours via des Google Forms etc. Quand j’étais à Paris, j’avais parlé de l’idée avec des gens de la presse, de la politique etc. Du coup, on se sent un peu rassuré, on est en train de voir pour monter une boîte avec l’équipe, avec le lancement de l’app version iOS comme premier produit. On y va, on prend les risques… Pour moi, ce prix de la Morpheus Cup, c’est le feu vert. »