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22.04.16

Un hackathon pas comme les autres

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Le premier hackathon de la Gendarmerie nationale s’est achevé ce mercredi 20 avril à la direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) à Issy-les-Moulineaux. Venus des écoles de Montpellier, Nantes et Nice, 12 étudiants d’Epitech y participaient ; deux d’entre eux ont eu l’honneur de recevoir des mains du ministre de l’lntérieur, M. Bernard Cazeneuve, le premier prix de ce #HackGend en compagnie de leurs 2 comparses d’une autre école. Retour sur cet « authentique » hackathon.

De la suite dans les idées

« Authentique » parce que cet hackathon de la Gendarmerie nationale a été réellement long de deux jours. Il a en effet débuté ce lundi 18 avril à 13:00 et s’est achevé mercredi à 14:00. Comme le rappelle le colonel François Brémand dans la vidéo résumé de ces journées ci-dessous, il fait suite à une semaine d’idéation ayant eu lieu pendant la semaine de l’innovation des acteur publics. La WebApp nommée GendLoc, servant à géolocaliser des personnes en montagne sans l’installation préalable d’une application sur leur smartphone a servi de levier à idées.

Le contexte

Le général d’armée Denis Favier, directeur général de la Gendarmerie nationale, a livré mercredi les éléments du contexte entourant ce premier hackathon de la Gendarmerie nationale. « Nous avons la volonté très ferme d’avancer, d’utiliser cette révolution numérique. Nous souhaitons non pas qu’elle s’impose à nous mais au contraire l’intégrer dans le développement de nos modes opératoires dans le cadre d’une démarche très ouverte et qui vient aussi du terrain ».

GendLoc

« L’application qui a été présentée et sur laquelle nos jeunes amis ici présents ont travaillé est l’application GendLoc. Celle-ci est portée par un adjudant de gendarmerie d’un peloton de haute-montagne qui avait pour volonté d’améliorer la géolocalisation en montagne. Son objet est orienté sur un domaine plus large aujourd’hui que le seul secours en montagne et nous avons travaillé ici dans le cadre de ce hackathon pour pouvoir l’étendre encore à plus de situations de détresse ».

La sécurité, l’affaire de tous

« Nous sommes dans une démarche très participative, a-t-il affirmé, qui part du terrain, qui s’ouvre sur la société civile et je tiens à remercier encore les étudiants de ces écoles d’ingénieurs qui ont répondu présents à notre appel. Nous sommes dans cette logique qui veut que la sécurité intérieure soit une problématique partagée associant l’ensemble de nos concitoyens ».

Trois axes de travail

Le colonel Xavier Guimard a donné lundi aux 5 équipes en lice le « brief », en guise d’introduction de ce marathon d’un autre genre qui implique parfois des sprints ou des « rushs » comme on dit aussi à Epitech… Trois thèmes étaient fixés : autour de la victime, où il s’agissait d’étendre donc les fonctionnalités de GendLoc ; autour du service d’urgence et enfin, autour de « l’évènement de masse », une catastrophe naturelle par exemple.

Gros support

Nicolas Laporte (Epitech promo 2018) l’atteste, « cet hackathon était vraiment bien encadré, il y avait toujours du passage, des gens qui venaient nous voir, nous aider et nous encadrer ». La Gendarmerie nationale tient effectivement à ce que les projets issus de cette « opération innovation » soient déposés sur Github donc en open source, pour faire fructifier dans l’avenir ces projets prototypés en 2 jours. Pouur garantir ce sérieux des projets, l’encadrement était conséquent :

  • 10 agents ST(SI)² – service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (service informatique conjoint à la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale) disponibles toute la journée et même deux pendant les nuits,
  • 4 pompiers (SDIS des Alpes Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône et du Morbihan) dont les 2 concepteurs de Geoloc18-112,
  • 5 membres de la Croix Rouge,
  • adjudant Olivier Favre de la Gendarmerie nationale et concepteur de GendLoc,
  • des consultants d’un cabinet de conseil au profil technique en tant que bénévoles.

GéoSecours

Flavien Sicard, Robin Maronier, Romaric Fave, Nicolas Laporte donc, Alexandre Hermitant, tous les cinq de la même promo 2018 à Epitech Montpellier ont proposé GéoSecours, une plateforme web faisant office de « nouveau canal de communication entre le grand public et les services de secours », comme le décrit Flavien. « Dans le cas où les standards d’appels d’urgence sont coupés ou que le réseau mobile est saturé, continue-t-il, GéoSecours permet d’envoyer ainsi différentes informations telles la localisation, les nom / prénom / numéro de téléphone mais aussi des informations sur la situation, par exemple une image ou une vidéo du lieu ».

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Pourquoi une WebApp

« Tout passe par Internet puisqu’on part du principe qu’il est plus facile d’accéder à Internet par réseaux mobiles ou fixe avec le wifi (…) Détail qui n’en est pas un : la plateforme pour les citoyens est entièrement disponible sur navigateur pour éviter d’avoir à installer une application… C’est très intuitif, quand on doit aller vite, on ne s’y perd pas, en tout cas on a fait en sorte que ce soit ultra simple d’utilisation ».

Expérience utilisateurs pile et face

« Du côté de l’interface administration, on a une sorte de « tableau de bord » qui donne à voir en temps réel toutes les alertes envoyées ». Comme Alexandre le rappelle, « attention, GéoSecours n’est pas prévu pour être une plateforme fonctionnant H24 mais uniquement en cas de catastrophe naturelle, quand le réseau tombe, en cas d’attentats, quand les standards sont saturés d’appels, ce sont uniqiuement les autorités qui décident de lancer GéoSecours ».

FlowTracker

Philippe Lefèvre, Mathilde Charpiot, Gaëtan Léandre, Léo Hubert, Edmond-Pierre Vian, tous les cinq de la promo 2020) à Epitech Nice ont eux planché sur le premier thème. Le projet, nous parlons au conditionnel – serait le premier à être implémenté par la Gendarmerie nationale dans sa nouvelle offre de services innovants…

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Un clic qui change tout

Gaëtan nous en explique le contenu : « quelqu’un appelle la gendarmerie, son interlocuteur au standard renseigne les informations qu’il donne, cette personne qui a appelé reçoit sur son téléphone un lien Internet, on clique dessus – c’est ce qui permet d’être géolocalisé. Grâce à ce clic, on a donc donné sa position, son altitude etc. Du coup, l’administrateur peut prévenir les personnes habilitées et localisées à côté pour qu’elles viennent sur place ».

Gestion du débit

« Au niveau de la victime, continue Mathilde, c’est en fonction du débit de connexion dont elle dispose qu’elle pourra utiliser tous les modules intégrés dans FlowTracker : s’il n’a vraiment pas de connexion, il reçoit un simple message texte qui l’informe qu’il a bien été localisé, pour le rassurer. Plus le débit est élevé, plus il a d’options (géolocalisation, chat, upload de photos et videos) ».

Auxilium

Auxilium est le projet qui a remporté les suffrages du jury, avec Matthieu Lambert et Florent Loubeau (promo 2018) d’Epitech Nantes dans cette équipe de quatre. Son concept : utiliser les ressources humaines « dormantes » constituées de volontaires. Le but, arriver plus vite sur les lieux à partir du triptyque : déclaration, signalisation, mise en relation.

Des mots du ministre

Avant la remise des prix, Bernard Cazeneuve a remercié les participants en soulignant leur acuité et leur passion dans l’élaboration de leurs projets : « vous avez réussi, parce que c’est votre formation, à appréhender très rapidement l’intérêt technologique dans la promotion de tel ou tel process (…) Dans ce que vous m’avez présenté à l’instant, pour les trois équipes que j’ai rencontrées, j’ai été très frappé de voir que par-delà cette rapidité de compréhension des éléments de contexte, par-delà la compréhension de l’intérêt des outils, vous avez immédiatement compris que vous étiez dans une maison où la préoccupation opérationnelle est première ».

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Le ministère de l’Intérieur s’ouvre

Le ministre a ouvert cette conclusion en traçant des lignes de force pour l’avenir, avec cette même préoccupation d’ouverture soulignée par le général Favier : « on ne peut pas continuer au ministère de l’Intérieur, à considérer que la maitrise opérationnelle suffit à elle seule à tout régler, que la culture du secret qui s’y attache doit être la seule culture, même si je sais qu’elle peut demeurer la culture dominante (…) On ne peut pas considérer que face aux défis auxquels nous sommes confrontés, nous sommes capables d’y arriver seuls même s’il est évident qu’on ne pourra y arriver sans nous… Par conséquent, il faut s’ouvrir ».

Collaboration

« Je crois à la nécessité de cette ouverture et de ce point de vue, l’expérience d’aujourd’hui est très prometteuse parce qu’elle se crée, se constitue, s’articule autour d’une dynamique où les uns parlent aux autres ». Les étudiants ont en effet découvert un monde auquel ils ne s’attendaient pas forcément. Matthieu l’avoue, « c’était vraiment super, franchement, c’est le premier hackathon que je fais dans de telles conditions. »

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(de gauche à droite, Matthieu et Florent)

Vivement le deuxième HackGend.

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