Epitech et la Grande École du Numérique : un but commun
Depuis 2015, la Grande École du Numérique (GEN), initiative lancée par le gouvernement, met en avant les meilleures formations du monde digital. La [email protected]émie ([email protected]), lancée en 2010 a fait partie des premières formations labellisées, et depuis, huit autres formations [email protected] au sein des campus en région ont obtenu le label GEN. Samia Ghozlane, directrice de la GEN, revient sur les raisons de ce succès.
La GEN : Un impact social, économique et territorial
En 2015, le gouvernement de François Hollande dresse un constat : d’ici 2022, le nombre d’emplois dans le numérique va augmenter en flèche, or malheureusement, le nombre de personnes formées n’est pas suffisant pour répondre aux besoins des entreprises. Pour résoudre ce problème, la Grande École du Numérique (GEN) est lancée en septembre 2015.
Alors directrice d’Inseec Online Education, Samia Ghozlane est nommée directrice de la GEN fin 2016 au moment de la mise en place de la structure juridique : un groupement d’intérêt public. L’objectif donné à la Grande École du Numérique est pluriel, comme le rappelle Samia Ghozlane : « la GEN doit avoir un impact social, en formant des jeunes peu ou pas qualifiés et sans emploi (parfois sortis du système scolaire sans diplôme) et la GEN doit jouer un rôle de premier plan au niveau économique en aidant les entreprises dans leur transition digitale grâce au recrutement de talents compétents formés au numérique, et cela à l’échelle territoriale. »
La [email protected]émie, dans l’aventure dès le début
Un objectif qui se rapprochait fortement de la raison d’être de l’alors toute nouvelle formation d’Epitech : la [email protected]émie. Une formation qui a marqué l’esprit de la directrice : « L’inauguration de la GEN en octobre 2016 avait eu lieu au campus d’Epitech au Kremlin-Bicêtre en présence de François Hollande et de plusieurs ministres. J’étais moi-même présente, même si je n’étais pas encore entrée en fonction à la GEN. Plusieurs apprenants de la [email protected] ont alors témoigné de la richesse et la diversité de leur parcours. La [email protected]émie d’Epitech a fait partie de la première centaine de formations labellisées. Le dossier de la [email protected] avait été retenu par le comité de labellisation, notamment grâce au développement de trois typologies de formation. Ce sont la Coding Academy (une autre formation d’Epitech), mais aussi le partenariat avec la Zup de Co et l’École de la Deuxième Chance, permettant aux jeunes sortis du système scolaire de reprendre une formation. Tout ceci résonnait fortement avec l’objectif socio-professionnel de la GEN. Enfin, la promotion Ambition Féminine de la [email protected]émie mettait les femmes à l’honneur, ce qui est également une volonté de la GEN. »

Des profils variés
Depuis cette inauguration, Samia Ghozlane est venue rendre visite aux premiers apprenants, dans les locaux de l’école en 2017. Elle avait alors trouvé l’expérience très enrichissante : « Epitech forme normalement des étudiants en Bac+3 ou Bac+5, qui ont un parcours assez traditionnel. La [email protected]émie, en revanche, réunit des profils très différents, des apprenants venus d’horizons très variés. En cela, la formation répond totalement aux exigences du label à la fois en termes de public ciblé, de la qualité des formation et surtout en termes d’insertion socio-professionnelle des apprenants, dont la grande majorité trouve un emploi très rapidement à la fin de leur formation. »
Un respect total du cahier des charges
Pour obtenir le label Grande École du Numérique, les formations doivent respecter un cahier des charges comportant des critères très précis. Une subvention d’amorçage peut aussi être octroyée pour permettre à de nouvelles formations de se lancer dans les meilleures conditions. Grâce à cette dernière, Epitech a pu ouvrir de nouvelles [email protected] dans d’autres campus.
Samia Ghozlane explique : « Epitech a soumis son premier dossier en 2016, afin de faire labelliser la [email protected]émie de Paris. Depuis, huit autres formations en régions ont été labellisées fin 2018. Et à chaque fois, le comité de labellisation n’avait aucune réserve pour octroyer le label, voire une subvention d’amorçage. L’accompagnement socio-professionnel proposé, la pédagogie, les résultats obtenus depuis 2016, même si ces derniers n’étaient pas déterminants, ont permis la labellisation de ces nouvelles formations [email protected] »
Rechercher la parité
Depuis l’obtention du label Grande École du Numérique, une quinzaine de personnes sont formées dans chaque promotion au sein des différents formations de la [email protected] en région. « Dès le début de la GEN, j’avais en tête la faible représentation des femmes dans le numérique. En comptant les fonctions support, elles représentaient moins de 30% des effectifs, et encore moins dans les fonctions techniques. Nous nous sommes donc fixé un objectif national de former 30% de femmes, afin qu’elles puissent également profiter des opportunités que le digital propose. Il s’agit bien évidemment d’une première étape, puisque dans un monde idéal, on parviendrait à la parité » souligne la directrice de la GEN.
Elle ajoute :
« Nous sommes dans un monde extrêmement digitalisé dans lequel il y a beaucoup d’offres de service, de contenus, de produits qui sont conçus avec la programmation, l’algorithmie… Or, si tout cela est créé en majorité par des hommes, comme c’est le cas de l’intelligence artificielle en ce moment, nous passerons à côté de quelque chose. Cela pose un vrai problème de société, puisque tout serait biaisé, et exclurait la moitié de l’humanité. »
Un précieux sésame
Si l’obtention du label Grande École du Numérique est aussi exigeante , c’est parce que celui-ci bénéficie d’une triple reconnaissance : celle des entreprises, qui ont ainsi accès à des professionnels parfaitement qualifiés, celle des apprenants, qui sont sûrs d’acquérir des compétences numériques tant recherchées et offrant de réelles des opportunités professionnelles, en enfin celles des co-financeurs désirant investir dans des formations labellisées qualitatives et ce faisant participent à la pérennisation de ces formations.
« La GEN peut octroyer une subvention d’amorçage lors du lancement de la formation labellisée, mais celle-ci doit ensuite respecter les exigences du label pour toute la durée des trois ans du label. Il est donc nécessaire que les formations labellisées trouvent un modèle économique leur permettant de se pérenniser. Et pour cela, trouver des co-financeurs est indispensable. Détenir le label GEN peut aider car la Grande Ecole du Numérique a la confiance de beaucoup d’acteurs », explique Samia Ghozlane.
Une utopie réalisée
En 2016, la Grande École du Numérique représentait une « utopie réaliste », selon Samia Ghozlane : celle de permettre aux jeunes de profiter des opportunités offertes par la digitalisation de l’économie en les formant à des compétences numériques recherchées par les entreprises qui les recruteraient.
Aujourd’hui, la directrice estime l’utopie est réalisée : « L’impact du label Grande Ecole du Numérique sur le territoire a été prouvé. L’année 2018 a été déterminante pour la GEN. On se rapproche des 19 000 personnes formées au sein des 750 formations labellisées, avec des résultats d’insertion socio-professionnelle très intéressants, puisque 85% des personnes ayant suivi et validé une formation labellisée GEN sont aujourd’hui en CDI, en CDD, en contrat d’apprentissage ou en poursuite d’étude ou encore en création d’entreprise. »