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28.04.16

Le Coding Club au Sénat

Ce mercredi 27 avril, le Coding Club s’est égayé hors de son terrain de jeu habituel, les 12 écoles Epitech. Les Cobras se sont confrontés à un public différent des lycéens fréquentant habituellement le Coding Club, mais tout aussi impatients de s’initier au code. Hier, les apprenants étaient des sénatrices et sénateurs du groupe socialiste du Sénat, et certain(e)s de leurs assistant(e)s parlementaires. Un exercice grandeur nature d’une autre forme d’apprentissage inversé, que tout le monde a beaucoup aimé.

En pleine lecture du projet de loi pour une « république numérique »

Que cette session exceptionnelle du Coding Club se soit déroulée au moment où le projet de « Loi Numérique » est examiné au Sénat depuis le 26 avril n’est pas un hasard. Cette idée lancée par Emmanuel Carli, directeur général d’Epitech a été reprise par Marie-Noëlle Lienemann. C’est elle qui a mis cette opération ludique en musique. Elle-même était très motivée pour achever la série d’exercices imaginés par le staff des Cobras pour cette occasion, 19 en tout. Ces petits exercices de plus plus en difficiles de JavaScript étaient destinés à montrer aux parlementaires ce langage de programmation utilisé par environ 3/4 des développeurs web.

Le Coding Club se démultiplie

Comme l’a rappelé Emmanuel Carli, « la vocation du Coding Club est d’apprendre aux jeunes à coder. Cette année, ils ont fait une centaine de sessions et ont ainsi touché un millier de lycéens ». Il a chaleureusement remercié Mme Lienemann pour cet accueil au Sénat représentant une sorte de récompense pour les animateurs du Coding Club, a.ka. les Cobras, qui « animent ce club en complément de tout le travail qu’ils ont déjà à faire dans le cadre pédagogique de l’école » – et ce n’est pas rien…

Parole de jeune

Pour Aurélie Orset, Epitech promo 2019 à Epitech Nice, « c’est super sympa, les sénatrices et sénateurs sont super réceptifs, l’ambiance est dans le ton, je pense qu’ils trouvent ce Coding Club intéressant et c’est réciproque. Je trouve que c’est une super opportunité pour les 2 parties. Je pense que c’est aussi dû à la façon d’apprendre, c’est ludique, on apprend en s’amusant, en mode entraide, c’est tout sauf scolaire ».

Parole de jeune sénateur

Sénateur de Saône-et-Loire, Jérome Durain a eu le même ressenti à la fin de cette session : « c’était sympa, très sympa… J’ai trouvé les jeunes très pédagogues, très patients, ils nous ont bien aidés. Je me suis appliqué, il me restait 7 exercices… Cela permet d’incarner un peu et pour un temps les enjeux économiques, sociaux et sociétaux de ce que l’on est en train de discuter en ce moment même ».

Petite histoire du Codin’ Club

Philippe Coste, head of Schools network Office d’Epitech, le rappelle, « l’idée originelle vient d’un étudiant de Toulouse qui est désormais un des assistants pédagogiques de l’école, il s’agit de Yann Piquet. C’était un excellent étudiant, qui disposait donc de temps et qui est venu me voir en me disant qu’il voulait transmettre à d’autres les joies du code, il était passionné par cela ».

Code & Game

« Il avait conçu à l’époque, il y a trois ans, des petits tutoriels qui prenaient place dans ce qu’on appelait avant Code & Game. On lui a libéré des salles, du matériel, on a communiqué et il a commencé à agréger des lycéens qui s’initiaient sur Unity à ce moment-là, l’initiative venant de jeunes qui voulaient développer leurs compétences en développement de jeux vidéo ».

Codin’ Club saison 2

« Nous en sommes aujourd’hui à la deuxième saison du Coding Club, Emmanuel (Carli) a permis de libérer cette énergie, on a tout bonnement « scalé » comme une start-up puisque l’on a fait le pari que cela pouvait être un élément très fédérateur d’étudiants qui avaient envie de s’engager dans l’école. Tous ne sont pas faits de la même sève, ils développent aussi leurs compétences, techniques mais aussi relationnelles ».

Apprendre en faisant apprendre

Cette « montée en compétences » est confirmé par Matthieu Kern, promo 2018 à Epitech Strasbourg et Cobra émérite depuis l’an dernier – c’est lui qui a d’ailleurs ouvert la session : « comme on a fait beaucoup de sessions, on a testé énormément de choses, on a produit pas mal de trucs. Moi j’ai découvert des technos grâce au Coding Club parce que mine de rien, je ne manipule pas non plus forcément tout ce qu’on fait prendre en main, par exemple Unity, pareil pour les robots Thymio. Et découvrir plein de choses, c’est marrant ».

Autre exemple de session institutionnelle

« On a déjà fait un Coding Club, Matthieu se souvient, dans une autre institution : le Parlement européen, l’année dernière à Strasbourg. On avait fait coder notamment la vice-présidente du Parlement, c’était plutôt cool, mais vu le dispositif, les gens passaient les uns après les autres, ce n’était pas comme cet après-midi, c’était juste après un discours de Laurent Fabius je crois à propos de la COP21 ».

Enfant du siècle

« On était 3 acteurs impliqués dans cette opération : Epitech évidemment, Alsace Digitale dans laquelle j’ai été d’autant plus impliqué que j’y ai fait mon service civique dans le cadre de mon part-time de troisième année. Sans oublier Bibliothèques sans frontières et leurs Voyageurs du code qui dans le même esprit que nous forment, eux, des bibliothécaires, des acteurs sociaux ou culturels pour les amener à pouvoir enseigner le code comme nous. Dans ce cadre et à travers mon service civique, j’ai l’impression d’avoir fait mon devoir de citoyen ».

Évangéliser le code

Parlant citoyenneté, accès aux technologies et futur proche, « je trouve cet après-midi très motivant aussi par rapport à l’enjeu en question, nous confie Amandine Paris d’Epitech Paris et promo 2020. Cet enjeu pour moi étant que le numérique se développe davantage en France alors que de dans beaucoup de pays en Europe, il y a des cours d’informatique dès la primaire. Or 60% des métiers du digital n’ont pas encore été inventés et c’est un peu dommage que les plus jeunes n’aient pas accès à ces outils d’aujourd’hui qui seront encore plus importants demain… ».

Le sens du partage

« Moi quand j’étais au lycée, je n’ai pas eu cette chance d’avoir des cours d’informatique et c’est pour cette raison que je fais le Coding Club à Paris : je le fais pour les autres. Quand je vois mon petit cousin qui à 3 ans sait déjà utiliser un smartphone, je me demande ce qu’il sera capable de faire quand il aura mon âge… Pourquoi il n’aurait pas des cours de code très jeune ? ».

La réponse à sa question

Philippe Coste le rappelle à juste titre, « le Coding Club est ouvert aux lycéens uniquement parce que pour les plus jeunes, c’est plus compliqué. Cela nécessite un vrai savoir-faire et des structures existent déjà : les Coding Goûter qui permettent d’initier les petits, Magic Makers (avec qui l’on travaille sur l’Imagine Cup Junior de Microsoft) etc. ».

Les mots

Pour revenir aux apprenants du jour, ce Coding Club au Sénat a « ouvert les yeux et l’esprit », ce sont les mots de Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère. « C’est quelque chose que l’on ne voit pas d’ordinaire et j’ai trouvé les personnes qui étaient là très passionnées, j’ai eu la chance d’avoir un jeune tuteur très compétent. J’ai eu l’impression de voir l’envers du décor ».

Les maux ?

« Tout cela m’interpelle. Quand on voit tout ce que l’on peut faire, toutes ces possibilités, l’expansion que le numérique peut prendre, touchant tous les domaines, je pense qu’il faut pouvoir mettre des limites. Autant il peut y avoir des applications formidables, autant cela peut devenir quelque chose d’assez ahurissant ».

Bonus et boni

Flavien Sicard, autre Cobra émérite et promo 2018 à Epitech Montpellier, était au Sénat aussi pour présenter l’appli Stop Cambriolages aujourd’hui adoptée par 60 gendarmeries départementales, de même que Michaël Ohayon (promo 2016) afin de rappeler l‘appli du Pavillon français à l’Exposition universelle de Milan produite en collaboration avec d’autres étudiants l’an dernier. Pour souligner le facteur intégrateur et inclusif de l’accès au numérique, la [email protected]émie était bien sûr avec nous. Ce mercredi fut un bel après-midi intergénérationnel.

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