Avec RailZ, voyagez informés sur le TER
Avec un Z pareil dans le nom de l’appli qu’ils viennent de lancer, on pourrait les appeler les Zorros du TER… Jonathan Jean et Marceau Tonelli (tous deux promo 2020) ont juste réagi comme le font aussi beaucoup de ceux qui créent une start-up : constater dans sa vie quotidienne un problème et y trouver une solution qui améliore son vécu de tous les jours. Ce fut le cas pour Jonathan qui, fatigué des retards et autres soucis sur sa ligne de TER le menant de Nancy au Luxembourg et inversement pour y effectuer son premier stage du cursus Epitech, a imaginé RailZ. Un « side-project » étudiant abouti dès la deuxième année à l’école et qui pourrait bien changer les journées de milliers d’usagers de cette ligne stratégique.
Par les usagers pour les usagers
Jonathan nous synthétise l’objet du projet : « RailZ est une application d’information des usagers par les usagers, c’est-à-dire qu’on met en commun toutes les infos qui peuvent être prises sur le terrain par les usagers, et pas seulement pour des retards ou des annulations mais des choses plus factuelles comme des problèmes de climatisation ou de chauffage, de toilettes, de portes etc. de façon à les mettre à disposition de tous les usagers. Bref, d’améliorer la communication ». Une appli communautaire et collaborative, autrement dit.
RailZ en 200 signes
« RailZ, c’est le concept de l’instantanéité de Twitter mixé dans une application typique de recherche : on intègre ses infos, on les partage sur les réseaux sociaux et l’on consulte les infos remontées ».
Le Luxembourg, si loin si proche
« Cette idée m’est venue quand j’ai fait mon stage au Luxembourg en partant de Nancy, nous rappelle Jonathan, donc une heure et demie de trajet théorique. J’ai eu 667 mn de retard cumulé sur mon seul train du matin, en 6 mois. Plus de 11h en un semestre : ce sont les chiffres officiels de la Compagnie Ferroviaire Luxembourgeoise (CFL) (…) Beaucoup de frontaliers utilisent cette ligne Nancy – Metz – Luxembourg, près de 12 000 personnes la prennent tous les jours ».
Open data x temps réel
« Pendant ces longs trajets, enchaîne Jonathan, j’ai donc commencé à faire un compte Twitter qui remontait en direct sur ce résau social les informations intégrées à l’open data SNCF, pour les mettre à disposition de tous les usagers parce qu’il y a une communauté assez active sur twitter sur la ligne, voire très active : il y a des associations d’usagers et des comptes perso qui remontent les infos qu’il faut. Moi c’était un peu plus automatisé et moins humain du coup mais cela aidait les usagers, en leur donnant les raisons du retard en question, issues de l’open data SNCF ».
C’est pénible d’être à l’arrêt sur une voie, ça l’est encore plus de ne pas savoir pourquoi
Jonathan est ensuite passé au stade supérieur en imaginant puis développant RailZ avec Marceau : « l’avantage utilisateur de RaiLZ est assez clair : le train est bloqué, toi tu l’attends à la station suivante, tu ouvres RailZ et tu sais bien plus vite qu’il va mieux falloir prendre ta voiture ce matin… L’avantage utilisateur est clair mais aussi du point de vue SNCF parce que l’on mixe leur open data et les données utilisateurs. Eux à la SNCF, ils ont les retards, annulations ; nous, on collecte tous les autres types d’informations que les usagers veulent bien partager en temps réel, c’est ça le deuxième avantage RailZ ».
Schengen pas partout
« Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’à partir de la frontière avec le Luxembourg, l’open data SNCF s’arrête. Entre la frontière et le Luxembourg, on n’a plus d’informations même si le train arrive 3 heures après son arrivée théorique… RailZ sert à avoir des informations réelles et réalistes ».
Les feedbacks CFL et SNCF
« Du côté des CFL, c’étaient des profils tech’ et des commerciaux qui nous ont reçus à notre rendez-vous quand on est allé leur présenter RailZ, eux étaient vraiment enthousiastes. La SNCF avait quant à elle un peu plus de réserve, en particulier sur le contrôle des données etc., la mise en avant des informations, par exemple une panne de chauffage en plein hiver dans tel wagon… ».
Avantage opérateur
« Pour l’instant, on collecte, il y a un certain nombre d’informations que l’on peut remonter, les trucs courants et qui gâchent vraiment la vie (du type chauffage cassé alors qu’il fait – 10d° dehors…) : la SNCF n’est pas au courant, il suffirait qu’on le lui dise, elle amène tel wagon au technicentre et le lendemain, c’est prêt… Ce sont des faits et des occurrences qui intéressent la SNCF et nous, on peut le leur dire en temps réel ».
Première traction
Marceau conclue : « pour le moment, RailZ est une application web uniquement, elle a été lancée dimanche 23 avril, on est en train de finir les applications natives mobiles (iOS et Android). On a déjà de bons retours, sur la première semaine – du 23 au 29 avril – on a eu 1 100 visiteurs, 20 000 pages vies, 300 inscriptions et 400 signalements sur 1370 trains. L’idée maintenant de notre côté, c’est de terminer les applis mobiles de RailZ puis l’étendre sur d’autres lignes à problèmes ». Jonathan et Marceau sont sur de bons rails…