Focus sur le projet IHO, un EIP au service des futurs parents sur le campus de La Réunion

Parmi les très nombreux Epitech Innovative Projects de Tek3 présentés en ce début d’année, le groupe IHO se présente comme une exception. Zoom sur ce projet résolument social issu du campus de La Réunion, et destiné aux jeunes parents et à leurs enfants.

Le nom de leur groupe signifie « descendance » en hawaïen. IHO, ce sont 10 étudiants de Tek3 issus du campus de La Réunion qui ont décidé d’allier leurs forces dans le cadre d’un EIP (Epitech Innovative Projects) ambitieux au service des futurs et jeunes parents, et de leurs nouveau-nés.

Le principe de leur solution ? IHO se matérialise sous forme d’application offrant des possibilités de conseils, d’informations, mais aussi de mises en situations qui aideront les futurs parents à gérer au mieux l’arrivée de leur nouveau-né, en apportant une attention particulière à sa sécurité et à sa santé au quotidien. Gabrielle, la porteuse du projet, et Yann, l’un des membres du groupe, ont accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

Expliquez-nous le fonctionnement de votre solution.

Gabrielle – On a une application mobile avec un système en réalité augmentée qui permet de scanner toute l’étendue d’une pièce, et repérer les dangers éventuels qui s’y trouvent, un assistant virtuel capable de répondre aux questions des parents, grâce à une base de donnée qui sera alimentée par des professionnels de santé et des articles scientifiques, et un troisième volet, un poupon connecté qui serait relié à l’application, qui permettrait de voir comment une personne agit avec un enfant et, par exemple, le prévenir s’il secoue l’enfant trop fort, ou s’il ne le tient pas bien. Tout cela pour apprendre à gérer un bébé avant d’en avoir un, et être sensibilisé aux potentiels risques.

D’où vous est venue l’idée d’un tel projet ?

Yann – L’avantage avec notre groupe, c’est que la porteuse de projet, Gabrielle, a été à l’origine de la mise en commun de deux projets. On avait d’un côté une idée de projet portant sur la dépression post-partum chez les jeunes mères, et de l’autre un projet sur la lutte contre le trop-plein d’écrans pour les enfants.

On a décidé d’unir ces deux projets avec des membres qui sont venus se greffer au fur et à mesure. L’avantage de tout ça c’est qu’on n’avait jamais travaillé ensemble, on s’est juste motivé car les sujets nous intéressaient. Moi, la parentalité et la santé, ça m’a beaucoup plu, et c’est pareil pour tout les autres. On s’est dit qu’on allait tous travailler ensemble pour la première fois, et au final c’est une excellente expérience. On forme une très bonne équipe.

Gabrielle – On ne l’a pas fait par affinité et c’est important. Certains groupes constitués par affinité finissent par exploser car l’idée ne plaît pas forcément à tout le monde et certains peuvent se désengager. Nous, notre idée nous tient vraiment à cœur.

Comment votre groupe s’est-il créé concrètement ? Comment avez-vous réuni ces deux projets ?

Gabrielle – Franchement, au départ, j’ai failli ne pas présenter mon idée. Je ne voulais pas pitcher, j’avais cet a priori de me dire ‘peu de gens vont y adhérer, est-ce que ça vaut le coup que j’y aille ?’. Je ne comptais pas le faire, mais mon meilleur ami m’a poussé, m’a dit que je n’avais rien à perdre.

J’ai finalement accepté, j’ai fait mon pitch. J’avais déjà deux personnes intéressées par mon idée, il ne m’en fallait plus que trois pour avoir un groupe. Et là, Emilie a pitché son idée sur la dépression post-partum. On s’est parlé après cela et on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose de plus général, ensemble.

Au lieu de cibler deux pathologies, on s’est donc dit qu’il serait peut-être judicieux de lancer une solution plus large de sensibilisation. A ce moment, on a présenté une nouvelle idée, beaucoup de gens ont adhéré, et ça a démarré comme ça. Ce qui est sympa aussi, c’est qu’on n’est que quatre filles dans la promo au total, et on se retrouve toutes les quatre dans le même groupe d’EIP. On est le seul groupe mixte !

Faire votre EIP dans le domaine de la santé, c’était une évidence ?

Yann – Ce que je voulais faire, c’était trouver un projet qui touche à la santé, ça me tenait à cœur. On n’est pas des infirmiers ou des médecins qui soignent des gens, mais en tant que développeurs on peut apporter une aide dans le domaine de la santé qui n’est pas négligeable. Si on peut aider les gens à notre façon avec la technologie, il n’y a rien de mieux.

Gabrielle – L’idée est venue assez naturellement, parce que ma mère est orthophoniste libérale. Or, à La Réunion, on a une grosse problématique, sans doute aussi valable en France métropolitaine mais exacerbée chez nous, ce sont des listes d’attente interminables, parfois trois ou quatre ans, pour accéder à certains médecins. C’est la galère.

Et actuellement, les trois-quarts de ses appels pour de nouveaux patients concernent des pathologies proches d’un « autisme virtuel », un manque de développement des enfants à cause principalement des écrans. Ils ont deux ou trois ans, les parents les ont mis devant une tablette pour les éduquer mais ça ne marche pas.

Ma mère passe une à deux heures par jour à répondre à ces appels et à expliquer ça. Je voulais vraiment aider cette profession-là, ces enfants, et les médecins qui sont débordés à La Réunion. Les soulager en enlevant cette problématique.

Qu’est-ce qu’Epitech vous apporte au quotidien pour concrétiser ce projet ?

Yann – Pouvoir s’adapter. Pouvoir être flexible et polyvalent sur les projets. Pour la réalité virtuelle par exemple (le projet comprenait un volet réalité virtuelle finalement remplacé par de la réalité augmentée), on ne savait pas comment faire. On ne savait pas travailler avec un casque de VR (réalité virtuelle), on avait 2 semaines pendant Forward, et on a appris à faire des choses pas trop mal avec nos connaissances. On a réussi à s’adapter grâce à Epitech.

Gabrielle – Epitech nous a bien appris la persévérance. Quand je suis arrivée à Epitech, je n’avais aucune compétence. Je ne savais pas coder, je ne savais pas communiquer, je ne savais rien faire. Je me suis accrochée, et maintenant tout va bien. Mais les deux premières années ont été dures. C’est pour ça que la persévérance me paraît être la valeur la plus importante chez Epitech.

Retour en haut de page