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08.09.15

Au temps pour soi

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La première partie de la piscine Moonshot dédiée à la promo 2018 s’est achevée samedi. Comme l’a noté Thierry Keller rédacteur en chef d’Usbek & Rica et Monsieur Loyal des conférences matinales quotidiennes, « avec ce dernier thème, nous sommes en plein dans cette « schizophrénie » du monde contemporain dont on a parlé presque toute la semaine : vit-on aujourd’hui sous le dictature de la vitesse ? » Que faire notamment avec cette accélération toujours plus forte des flux ?

La vie d’aujourd’hui n’est pas un long flow tranquille

La gestion de notre temps est devenue une préoccupation essentielle, un chapitre récurrent de nos discussions de tous les jours. L’expression « être sous l’eau » par exemple exprime ce flot pareil à un torrent sous lequel nous semblons nous noyer, entre emails, réseaux sociaux, notifications et autre « pushs » sur smartphone, sans oublier les sollicitations habituelles de tous les jours.

Trop d’applis tuent l’appli

Certains étudiants de cette promo 2018 ont essayé d’imaginer des applis mobiles qui tentent d’organiser ce très haut débit d’informations. Entamée par une conférence placée sous le signe des concepts et de la science fiction, cette journée s’est en effet achevée globalement sur des solutions pragmatiques à cette problématique.

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Talking Heads

C’est Pierre Barthélémy, « passeur de sciences » et rédacteur du blog scientifique le plus lu de l’espace francophone, qui a ouvert la réflexion. Ont suivi les interventions d’Ariel Kyrou, journaliste, écrivain, essayiste et animateur radio (accessoirement ancien rédacteur en chef de la mythique revue Actuel). Joanna Moodstep est, elle, « spécialiste du bonheur » et co-fondatrice de Happylab.

Tout est relatif

Pierre Barthélémy est d’abord revenu sur la notion toute relative du temps. Relative au sens littéral du terme avec Einstein qui, avec sa théorie de la relativité, a prouvé entre 1905 et 1915 combien le temps et l’espace sont liés. Relative aussi parce que la notion de temps a de tout temps évolué, du Néolithique aux Romains jusqu’au calendrier grégorien, pour s’en tenir à l’Antiquité.

Ça s’en va et ça revient

Depuis la nuit des temps, à cause et grâce au rythme des saisons, les hommes ont très vite pris conscience des cycles temporels. La maitrise du calendrier s’est faite tout ausi rapidement ressentir, « tout simplement pour vivre mieux ». Cette maitrise s’est traduite ensuite par l’apparition des premiers systèmes astronomiques, où il s’agit de fixer ce temps qui passe dans un cadre commun.

Le sablier et autres grains

Ce temps qui s’écoule n’est pas ressenti de la même manière d’une personne à l’autre. On ne sait pas pourquoi, d’un jour à l’autre cet écoulement est différent, d’où la multitude de rêveries, d’œuvres d’art, de romans et de films notamment de science fiction jouant avec la notion du temps.

Distorsion temporelle

« Interstellar » de Christopher Nolan, est un de ces exemples mis en exergue par Pierre Barthélémy. Basé notamment sur les travaux des astrophysiciens, le scénario fait visiter une planète par les deux personnages principaux, planète près d’un trou noir dont l’influence gravitationnelle étire le temps. Ce qui fait, qu’une fois revenus dans leur vaisseau spatial restée en orbite, ils découvrent leur co-équipier vieilli de 23 ans. Le temps de cette exploration n’a pas été le même pour tout le monde…

Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

Transition toute trouvée dès lors pour Ariel Kyrou qui a pu enchainer sur un de ses sujets favoris, la science-fiction, en introduisant sa conférence par une séquence de « Blade Runner », film culte basé sur un opus d’un de ses auteurs « sci-fi » fétiche : Philippe K. Dick. Dans ce film, les « replicants », répliques parfaites de l’être humain dont la durée de vie n’excède en revanche pas 4 ans veulent rester « en vie » plus longtemps, exactement comme nous …

La SF règne à S.F.

Ce replicants sont dans le film de Ridlet Scott des robots Nexus de la génération 6. Nexus est aussi le nom du smartphone développé par Google et Motorola et ce n’est pas un hasard. Ariel Kyrou a rappelé combien l’imaginaire des têtes pensantes et dirigeantes de Google baigne dans cette culture, en particulier Blade Runner. Ce n’est toujours pas un hasard si Raymond Kuzweil, leader de ce mouvement culturel et idéologique qu’est le transhumanisme et « pape » de l’intelligence artificielle a rejoint la direction de Google : « l’imaginaire de Google est là : devenir immortel. Ce qui était de l’ordre du fantasme devient un rêve que certains pensent pouvoir réaliser ».

Retour sur terre

Joanna Moodstep est, elle, revenue en particulier sur ces préoccupations qui montent dans notre société ultra connectée : la déconnexion ou « digital detox » comme on dit dans certains magazines. Cette « opératrice de turbines à bonheur » comme elle se définit joliment elle-même a plus que souligné tout l’intérêt qu’il y avait à sortir du flux, pour « revenir dans le moment car cela dilate le temps. On en vit alors sa longueur et sa richesse ». Cette richesse n’est évidemment pas à prendre dans le sens « le temps c’est de l’argent »… Un retour sur terre qui s’est concrétisé en fin de journée avec la présentation des idées de projets étudiants.

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Gestion du temps

Les étudiants de la promo 2018 sont partis dans deux directions opposées, d’abord les applications utiles dès maintenant. Ainsi de ce projet pour faire gagner du temps aux clients des grands magasins et fluidifier les queues aux caisses, en gérant mieux les flux de circulation des consommateurs via les balises iBeacon – un outil qui serait d’ores et déjà « market fit« … L’autre versant des projets relèveraient de la science fiction si l’on ne connaissait notamment pas l’engouement actuel autour des ondes binaurales. En tout cas, beaucoup de projets tournent autour de la notion de relaxation, de « petits breaks dans le grand flux ». Play pause to drive forward.

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