Epitech Experience #2 review
Epitech Experience édition 2017, c’était vendredi dernier : 1300 participants, une centaine d’entreprises présentes, 2 conférences, une ébullition palpable sur tout le campus technologique Paris Sud – IONIS Education Group… Venir voir l’innovation en train de se faire au travers des 100 Epitech Innovative Projects (EIP) de la promo 2018, c’est aussi une fête. Cet événement s’est poursuivi le lendemain samedi 25 novembre, pour mieux prolonger ce grand moment centré sur la jeune garde de l’innovation technologique.
14 sur 100
Pour départager ces 100 EIP, l’école organise d’abord des pré-sélections, les « Epitech Experience warm-up days » où la promo 2018 pitchait ses projets devant un jury de professionnels et ses cadets de 2 ans, la promo 2020 en l’occurrence. Chaque ville élit ainsi son EIP chargé de participer et de la représenter aux Trophées Epitech Experience (en raison de l’ampleur de nos effectifs parisiens, 3 projets ont été retenus). À Nantes par exemple ces « warm-up days » se sont déroulés dans le cadre du DevFest 2017. En comptant toutes les villes du réseau Epitech métropolitain, ils étaient donc 14 groupes à pitcher aux Trophées #EpitechXP2017.
Les troisièmes
Le projet issu de ces élections nantaises, OniDream – un casque connecté permettant de s’endormir plus vite avec des sons binauraux puis de se réveiller mieux en fonction de ses cycles de sommeil (et de les étudier avec des relevés statistiques) est d’ailleurs arrivé troisième ex-aequo. À égalité de pertinence selon le jury d’Epitech Experience 2017 avec le projet lillois : BikeTrack. Très tendance et surfant sur l’augmentation du nombre de cyclistes dans les centres urbains, BikeTrack cache dans la potence d’un vélo un « traceur ». Le but de ce projet est de notamment lutter contre le vol de vélo en permettant de le retrouver facilement.
Les deuxièmes
Ce projet, certainement le mieux pitché de tous les projets au vu des réactions du public, a reçu la « médaille d’argent ». Waiter propose de se faire remplacer dans une queue interminable par quelqu’un qui y est disposé et proche de lieu de l’attente (Tour Eiffel, Apple stores etc etc.). Le « waiter » est évidemment rémunéré pour ce service par celui ou celle qui considère que « faire la queue, c’est has been », pour reprendre leur baseline.
Les vainqueurs
Après les pitchs et l’heure des « démos » des projets destinées aux membres du jury, l’heure des résultats est venue : le projet CaptainDrop a remporté les Trophées #EpitechXP2017. Conçu, pour aller vite, comme une nouvelle sorte de régie publicitaire concentrée sur les « streams » de jeux vidéo et d’e-sport, cette plateforme monétise le temps passé devant leurs écrans par les amateurs du genre regardant ces « streams ». Cette monétisation ne se traduit pas par un gain d’argent mais de crédits pour s’acheter des « skins », ces « cosmétiques » que les joueurs achètent pour customiser leurs personnages. Un marché inconnu du profane mais en pleine expansion, certains « skins » dépassant même la notion du raisonnable pour un néophyte qui ne connaît pas League of Legends ou Counter-Strike, par exemple… Ce projet a été aussi salué pour son côté très « malin » par le jury. La plateforme est en train d’être testée depuis début octobre déjà.
(CaptainDrop avec de gauche à droite : Corentin Baraou, Lakhdar Slaim, Rayane Puzenat et Youssef Najar, en n’oubliant pas Lucas Petit )
Les explications de ce choix selon la présidente du jury
Pour Stéphanie Hospital, fondatrice de OneRagTime, plateforme d’investissement internationale et présidente du jury #EpitechXP2017, « on a voulu récompenser l’aboutissement d’un projet qui avant même la sortie de l’école est déjà opérationnel, avec des utilisateurs et un modèle d’affaires. On a voulu récompenser le fait que les étudiants de CaptainDrop ont été capables, en parallèle de leurs études à Epitech, de se lancer dans l’aventure d’une vraie entreprise, avec une réalisation concrète, du chiffre d’affaires et surtout, un service qui tourne ».
(au centre : Stéphanie Hospital)
Exécuter, tester
« Personnellement OniDream m’a fait rêver, poursuit Stéphanie Hospital. Avec les membres du jury, on a aimé le fait que ces étudiants aient été capables d’avoir une vision assez disruptive. Après la question, pour eux, c’est de passer de la vision à l’exécution : vont-ils être capables de la réaliser, au-delà des clichés start-up, avec les mêmes t-shirts, les belles affiches, la promesse et le pitch. Pour OniDream, c’est un gros challenge. J’ai un message à leur attention : réalisez et mettez en pratique ce que vous avez annoncé au jury, vos partenariats et le fait qu’il y a un vrai fondement scientifique derrière ce que vous faites ».
Le débat Brigad
L’EIP Brigad a posé un dilemme au jury : les membres de Brigad ont en effet voulu, dès la définition de leur EIP, travailler en partenariat avec une entreprise ainsi que le permet le règlement du labEIP de l’école. Comme Jean Lebrument, de 2 ans leur aîné en termes de promos Epitech et Florent Malbranche, le frère aîné d’un des membres du groupe, étaient en train de co-fonder leur start-up qui aujourd’hui révolutionne l’interim dans le secteur de la restauration (pour commencer), ils se sont engagés avec eux. Et aujourd’hui Brigad, en tant que plateforme de mise en relation entre restaurateurs et professionnels indépendants est une vraie success story.
Rewind to Forward 2017
Nous avions justement invité Jean Lebrument (promo 2016) à expliquer la partie « ressources » du Business Model Canvas lors de Forward de mars dernier – Forward étant le moment du parcours de l’innovation made in Epitech, où les troisième année sont incités à « bootstrapper » leurs projets en termes de MVP.
Prix spécial
Sauf que, les vainqueurs des Trophées Epitech Experience se voyant offrir une période d’incubation et que Brigad, déjà incubée par 50 Partners, incubateur partenaire par ailleurs de cette #EpitechXP2017, puis ayant levé plus de 2 millions d’euros et employant aujourd’hui une trentaine de salariés, l’EIP éponyme s’est retrouvé « hors cadre » selon le jury, d’où toutefois le prix spécial coup de cœur décerné à Brigad.
Un modèle
Comme le résume Emmanuel Carli, directeur général d’Epitech, « Stéphanie Hospital l’a dit au moment de la remise des Trophées ; en pratique, Brigad représente ce qu’on voudrait voir à l’occasion d’Epitech Experience : des étudiants ayant passé 3 ans sur un projet, ayant donc suivi notre rythme pédagogique qui pousse à maturer l’idée, d’en faire un proof of concept puis l’industrialiser (…) Le sentiment a été qu’ils ne sont pas exactement au même niveau que les autres, ils étaient presque hors compétition – remporter les Trophées signifiant gagner une période d’incubation. En revanche, il faut qu’on en fasse un exemple, un emblème ».
Espace Epitech Players : 14 entités
Une fois les Trophées remis, restait à ouvrir l’espace d’exposition où les 100 EIP de la promo 2018 se montraient pour la première fois, aux amis et parents, à l’écosytème de l’école et tous les invités que cela représente. En plus de la centaine d’entreprises venues faire le déplacement, l’école avait cette année réservé un espace spécifique à ses Players, les partenaires d’Epitech. Ils étaient 14 cette année, dont Deezer et Guillaume Grillat, Tech Community Ambassador de cette plateforme française mondialement connue.
D’une Epitech Experience à l’autre
Selon Guillaume Grillat, « c’est toujours intéressant pour nous de venir à ce type d’événement, de rencontrer de futurs potentiels nouveaux collaborateurs. En tout cas, on voit qu’il y a une curiosité des étudiants pour notre métier. Et Antonin par exemple est un bon exemple de l’intérêt qu’il y a pour nous de venir ici ». Antonin Ribeaud (promo 2017) a en effet rencontré Deezer et Guillaume lors d’Epitech Experience 2016, après avoir pitché son EIP d’alors : EdenBeat. Il fait aujourd’hui partie de l’équipe « Core Front » chez Deezer.
Joindre l’utilie et l’agréable
Participer à cet évènement permet à nos étudiants de cinquième année (promo 2018) de présenter le fruit de leur travail au long cours et de rencontrer des entreprises qui n’attendent que de trouver les bons profils… Ils pouvaient aussi assister à deux conférences notamment celle très intéressante et particulièrement « panoramique » concernant l’informatique, la logique et les mathématiques et finalement l’innovation, par Luc de Brabandère intitulée : « Homo Informatix, pour une ère numérique plus humaniste ». On en reparlera dans le prochain IONIS Mag, #37.