La conférence d’Olivier Ezratty sur le CES 2018, c’est demain
La conférence d’Olivier Ezratty sur l’édition 2018 du CES, c’est demain sur le campus numérique Paris Sud – IONIS Education Group. Il n’était pas le seul Français à Las Vegas en ce début janvier, loin de là, la délégation French Tech constituant même une des communautés les plus importantes du salon, voire même la deuxième. Des Epitech y étaient aussi. On vous a déjà parlé des étudiants d’Epitech Toulouse membres de la start-up Liberty Rider eux aussi présents à Las Vegas. Au tour de ceux de Vivoka et en particulier de William Simonin (Epitech promo 2016) co-fondateur et CEO de cette start-up nancéenne spécialisée dans l’IoT, de revenir pour nous sur cette expérience à Las Vegas qui se transforme le temps de 4 jours en « Geek City ».
Epitech team
« C’était notre première fois au CES et aux États-Unis aussi d’ailleurs, avoue Willliam. On est neuf dans l’équipe et toute la team technique est 100% Epitech, avec moi-même, Geoffrey Heckmann, Vincent Leroy de la promo 2016 accompagnés de Pierre Caissial (promo 2017), Nathan Janeczko et François Séminério de la promo 2018. À côté, on a aussi deux commerciaux et un marketing avec nous. On espère pouvoir encore élargir l’équipe, parce qu’on a beaucoup de besoins. C’est pour cette raison aussi que nous sommes hébergés au sein de l’incubateur Synergie à Metz ».
Zac dans votre appart
« On a présenté deux produits au salon. Le premier c’est ZAC. C’est un assistant holographique qui commande tous les objets connectés de la maison à la voix. Un majordome virtuel qui se présente sous la forme d’un petit raton laveur sympa. On en a profité pour annoncer l’offre commerciale, qui seral ancée cet été 2018. On n’est pas encore certifiés mais tout est prêt. On a même des showrooms qui font des démonstrations grandeur nature. Cela fait trois ans que l’on travaille dessus pour arriver à ce fameux lancement ».
Comment ça marche ?
« Notre produit se matérialise sous la forme d’un boitier en forme de Z, avec une vitre en son milieu et ZAC apparaît sur cette dernière. Il n’y a plus qu’à le brancher au courant et à Internet… Une fois chargé, il s’anime ce qui indique qu’il est opérationnel. William explique : « On peut lui parler, mais il bouge aussi en fonction de ce qu’on dit. C’est vraiment interactif, puisque si on lui demande de nous trouver les prochains trains pour Lyon par exemple, on va voir ZAC chercher dans un petit caddie. On est des humains, on est faitss pour communiquer oralement. En revanche, on n’est pas sensés parler à des objets inertes comme un téléphone ou un pot de fleur… ».
Human after all
« C’était donc essentiel pour nous d’humaniser le plus possible cet objet. Que ce soit le majordome de la famille et non celui de la maison. La technologie de reconnaissance vocale existe depuis un moment avec Siri par exemple, mais ZAC a ce truc en plus de s’adapter aussi « physiquement » à ce que l’on dit. Il n’est pas encore portatif, devant rester branché pour le moment. Mais vous pouvez le retrouver sur l’application mobile… Et, à terme, on mettra en place des solutions pour qu’il devienne portatif ».
B2B2C
« Pour l’industrialisation, on bosse avec le bureau d’études Goobie depuis septembre. Et concernant la domotique, ZAC version 1 marche en Wifi, Bluetooth, Z-Wave…Pour le lancement commercial, notre modèle fonctionne en B2B2C. En tant que start-up, il est quand même plus simple de gérer un client qui fait une commande pour 50 appartements plutôt que 50 clients qui commandent pour un appartement… Mais une fois bien en place, on s’ouvrira au B2C directement ».
Zac bientôt partout ?
« Les promoteurs immobiliers, ou les bailleurs sociaux aussi, ont toujours des appartements témoins qu’ils nous mettent à disposition afin qu’on y fasse des démos avec ZAC. En plus de ça, on a notre propre showroom permanent sur Metz, on en aura bientôt dans d’autres des villes. En Corse, on a rencontré des promoteurs qui attendent la sortie de ZAC pour équiper avec leurs appartements ou villas pour l’été. On a même eu des propositions de certains autres pays, bien qu’on n’ait pas encore donné suite pour des raisons d’homologation. Les premières versions seront françaises ».
Toujours plus grand
« Il faut voir sur le long terme quelle fonctionnalité on peut développer, c’est ce qui fera tout l’intérêt de ZAC. Pour l’hologramme taille réelle, il y a encore un peu de temps (sourires). On retournera au CES l’année prochaine avec un ZAC beaucoup plus grand pour garder cet effet démo. On est en train de faire des partenariats avec la grande distribution pour pouvoir faire des courses ou commander un taxi avec ZAC. Peu importe la question qu’on a, qu’elle soit dans la maison ou pas, il faut que ZAC puisse y répondre. On va annoncer dans les semaines à venir de gros partenariats ».
« Lola, je veux des crêpes »
« On est en train de s’ouvrir à d’autres domaines que la domotique. Côté intelligence artificielle, on a gardé le nom Lola (qui était le nom initial de ZAC). Ce produit que l’on présentait aussi au CES va être ouvert à la vente. C’est un outil qui permet d’ajouter un système de reconnaissance vocale sur n’importe quel appareil, application, robot etc… On a déjà eu des contacts, dans plusieurs domaines, de personnes qui voudraient intégrer ça dans leurs structures ».
Usecase
« Par exemple, admettons qu’une application de grande distribution veuille utiliser Lola : au lieu de dire « ajoute des bananes à mon panier » (ce que la reconnaissance vocale nous permet déjà de faire), vous lui demanderiez « ajoute moi tout ce qu’il faut pour faire des crêpes ». Ou alors « je veux manger bio pour moins de 50 € » et l’application mettrait tout dans votre panier, selon vos moyens ».
L’innovation au CES
« Pour nous, le CES a vraiment constitué le lancement commercial. On y a été à sept pour tout couvrir, ça a été une expérience qui a dépassé nos espérances. En réalité, on a à peine réussi à couvrir un bâtiment du CES, en termes de prospection. Toutes les innovations étaient incroyables. Ce qui m’a surpris, c’est qu’il y avait beaucoup de Français : deuxième délégation mondiale présente après les E.-U. Il y avait beaucoup de IoT effectivement, surtout là où on se trouvait. C’était top ».
Petits plaisirs perso
« Moi de ce que j’ai vu, je retiendrais la valise sur laquelle on peut monter dessus et qui nous emmène elle-même où l’on veut, ou qui nous suit toute seule. Ce n’était pas une innovation de dingue, mais c’est très bien fait. La deuxième, un espèce de casque avec des « pins » (épingles, ndr) reliées au cerveau : par la pensée, on arrive à contrôler l’ampoule projetée sur un écran. J’avais vu quelques articles sur ces sujets sauf qu’au CES, tous ces gens-là se trouvent tous au même endroit. On s’attendait à quelque chose de grand, on n’a pas été déçu. On en est reparti avec des contacts commerciaux, stratégiques, des partenaires techniques…». Autrement dit, ils n’ont pas été déçus du voyage.