Folieo, combiner ses passions en un métier
Pierre-Henry Muller, promotion 2005, vient de monter son entreprise : DigDéo. Elle édite le site Internet Folieo destiné aux artistes amateurs ou professionnels qui souhaitent augmenter la visibilité de leurs œuvres sur le web.
Folieo se positionne comme une réponse technique clefs en main à toutes les personnes qui créent leurs sites web avec des moteurs de photoblog, blog ou galerie en ligne et qui ne constatent pas de résultats probants quant à la visibilité de leurs travaux. Méconnaissance des langages des sites Internet, mauvaise qualité de la structure du site, code ou images non optimisés ou lenteur sont autant d’exemples de problèmes récurrents rencontrés avec les solutions à monter soi-même.
Conscient du fait que les artistes se préoccupent du devenir de leurs fichiers sur Internet, Folieo a fait le choix de ne stocker aucune donnée chez des prestataires externes et d’être le seul site à garantir l’intégrité des données grâce à son infrastructure autogérée, cryptée et redondée multi-site. Lors d’une suppression d’une œuvre, Folieo garantit la disparition immédiate du fichier original et des versions réduites.
Pierre-Henry, qu’est-ce que la photographie représente à tes yeux ?
C’est une passion qui est devenue un métier. Je suis photographe auteur, je réalise des photos qui ont une finalité artistique (tirage, cession de droits). Par affinité avec l’informatique, et plus largement à l’ère numérique, j’ai pris conscience très tôt qu’Internet était une chance pour les artistes pour se faire connaître, apportant des contacts, des partenariats, des clients, des propositions… Grâce à cette visibilité, on m’a notamment proposé d’écrire un livre « Photographie HDR, des photos hors du commun » (éditions Dunod) dans lequel j’expose cette technique que j’utilise depuis six ans et qui est devenue à la mode depuis deux années. Ce livre est un succès : nous envisageons une deuxième édition sous peu !
Pourquoi as-tu décidé de monter ta structure?
J’ai eu le malheur de me trouver dans une entreprise peu sérieuse au mauvais moment, en 2009, pendant la crise : difficile de retrouver un travail dans ces conditions. J’ai alors décidé d’associer mes connaissances en informatique au milieu des artistes en aidant des amis photographes à réaliser leurs sites Internet. Beaucoup essayent d’installer des moteurs de blog ou de photoblog avec plus ou moins de succès : tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec ces solutions et les connaissances qu’ils requièrent. Folieo répond aux besoins des artistes et donne une visibilité accrue à leurs créations sur Internet. Officiellement lancé fin octobre, beaucoup de nouvelles fonctionnalités vont arriver. Il est prévu notamment qu’à terme un client puisse directement commander un tirage ou un contrat de cession de droit sur le site de l’artiste.
En quoi tes années à Epitech t’ont été utiles ?
Le meilleur enseignement que j’ai eu à Epitech vient de la piscine. Pendant un mois, on apprend à chercher, à essayer, à douter, à persévérer sept jours sur sept avec des cours et TP la journée et la nuit pour coder nos rendus. On a tous envie de faiblir au bout de plusieurs nuits blanches et puis on commence à prendre un rythme. On s’organise pour être le plus efficace possible, on apprend à accepter des échecs pour mieux repartir après. La suite des études est plus orientée organisation en équipe, documentation, apprentissage technologique, gestion de projet… c’est aussi très important et la piscine a rendu les phases suivantes plus agréables. Coïncidence, elle est très proche du quotidien d’un entrepreneur, surtout lorsque l’on réalise tout : développement, système, réseau, DBA, graphisme, comptabilité, marketing, commercial…
Quels sont tes projets à moyen terme ?
Je prévois de monter une équipe de confiance pour m’aider dans le développement et le marketing. Je suis conforté dans cette action par les premiers retours clients qui sont très positifs et encourageants. Je compte bien entendu faire participer Epitech en proposant différentes offres de stage. Enfin, certaines fonctionnalités vont nécessiter des partenariats avec d’autres entreprises, comme le tirage papier et l’encadrement.
Enfin, quel conseil apporterais-tu à un étudiant aujourd’hui ?
Lorsque je suis entré à Epitech en 2000, le monde vivait l’apogée de la bulle Internet. C’était sans penser un seul instant que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Le directeur de l’école, Nicolas Sadirac, avait su prendre du recul vis-à-vis de tout cela, en nous précisant qu’à l’époque, aucune entreprise ne pouvait vivre sans l’informatique : si les grosses ne recrutaient plus, les petites le feraient, elles apprécient la polyvalence pour les aider dans leurs soucis. Dix ans et une crise financière plus tard, c’est toujours un très bon conseil. Même les grandes entreprises et les SSII font aussi appel à des personnes polyvalentes. Tous les postes proposés à présent demandent la maîtrise de plusieurs technologies, parfois dans des milieux opposés. La polyvalence a encore de l’avenir !