Le rendez-vous des makers et des fablabs à Epitech
Le mouvement des makers et des fablabs est particulièrement actif en Bretagne. Ce weekend dernier, une semaine après la 3D Print Party organisée à Epitech Rennes samedi 27 janvier, c’est toujours en Ille-et-Vilaine que se tenait Tech Inn’Vitré où l’on pouvait voir certains des acteurs clés de cette communauté dont La Fabrique et son robot InMoov programmé pour traduire la langue des signes avec l’aide de 2 étudiants d’Epitech Rennes. Antoine Guittier et Etienne Genouel (promo 2022 tous deux) étaient évidemment présents à la 3D Print Party dans leur école. Ils n’y étaient pas tout seuls.
3D Print party #3
La 3D Print Party dans les locaux d’Epitech en est à sa troisième édition. Cet événement, co-organisé avec le réseau LabFab de Rennes Métropole, a été l’occasion de présenter aux initiés de même qu’au grand public, les derniers prototypes d’imprimantes 3D et de discuter de certains des projets des étudiants d’Epitech Rennes. Ce genre de rendez-vous permet aussi aux makers des différentes villes de Bretagne de se rencontrer et/ou de resserrer les liens.
Le réseau LabFab toujours aussi efficace
La région rennaise compte désormais pas moins de 20 lieux de fabrication numérique. Douze sont chartés « LabFab » et tous travaillent ensemble pour aiguiller au mieux les makers. « Le but du réseau LabFab est de mettre en lien les différents lieux de fabrication pour trouver des synergies et des convergences » selon Romain Chefdor, qui travaille à Rennes Métropole. Le prochain projet ? Un hackathon autour d’un véhicule open source en mars chez PSA. Avec une sommité du monde de l’open source sur place, on en reparlera…
(en haut et de gauche à droite : Antoine Tabet, Antoine Guittier et Étienne Genouel)
Le robot InMoov se refait une beauté
En parlant d’open source, le robot InMoov créé en 2012 par Gaël Langevin a été « adopté » cette année par Antoine Tabet, manager du fablab d’Amanlis en Ille-et-Vilaine. C’est sous sa houlette qu’Antoine et Etienne, nos 2 étudiants (promo 2022) ont co-construit le robot avec des jeunes collégiens malentendants. Ces collégiens âgés de 11 à 15 ans ont participé à la programmation du robot afin que la main gesticulée du robot puisse faire des gestes en langue des signes. Grâce au système de synthèse vocale, chaque son correspond à un geste ce qui, potentiellement, mènera ces adolescents à comprendre une conversation avec le robot.
Apprendre à apprendre
Antoine et Etienne ont développé des tutoriels pour que les jeunes apprennent le Python, le langage de programmation du robot. « Expliquer avec des mots simples ce qu’on fait concrètement, ce n’est pas si facile parce que ça reste très technique, expliquent les deux garçons. Le fait de devoir s’adapter, c’était très intéressant, on a vraiment fait un travail de pédagogie avec eux ». La programmation du robot est en Python et son application dédiée, en Java.
Déjà 250 robots InMoov construits dans le monde
Comme il est open source, le robot InMoov peut être construit par n’importe qui possédant certaines compétences en robotique. « Mais il me semble que nous sommes les seuls à travailler avec des jeunes malentendants, reprend Antoine Tabet, l’initiateur du projet. Puisqu’il y a une vraie communauté autour d’InMoov, on se fait aider de partout, on propose des solutions à des problèmes, on échange beaucoup ».
12 ans, et déjà codeur en Python !
Autre jolie rencontre, celle d’Egan qui, du haut de ses 12 ans, sait déjà coder en Python toujours, sur un Raspberry Pi. « Pour l’instant, j’essaie de coder pour voir comment fonctionne une caméra et tout ce qui est photo et vidéo, raconte le jeune garçon, j’essaie de m’amuser en programmant, pour voir si je peux faire des vidéos à distance. Mon but, ce serait de faire un drone avec le Raspberry Pi avec commande à distance ».
Fair3D, made in Breizh
Vulgariser l’impression 3D c’est l’objectif de François Le Gouic avec Fair3D, une entreprise qu’il a créée en juin 2017. « On veut initier, former et démocratiser l’impression 3D en proposant une prestation de services sur une plateforme web, autant pour les professionnels que pour le public » explique François Le Gouic.
Dépister le cancer
Un projet en cours ? Un nez électronique pour dépister le cancer plus rapidement que ce qu’on est capable de faire aujourd’hui. « On est parti du constat que pour dépister un cancer, on dressait des chiens, dont les nez sont beaucoup plus fins que les nôtres, précise-t-il. Alors, on s’est dit pourquoi pas miniaturiser et « électroniser » cette technique ». L’équipe a déjà une machine en mesure de capter des signatures d’odeurs. Maintenant, l’idée est d’apprendre à cette machine à quoi correspond telle signature. Et oui, le cancer a une odeur ! « Une putréfaction de l’intérieur », pour citer François le Gouic. Pour l’instant, tout se fait à partir d’une carte Arduino. Et dans le futur, il faudra miniaturiser, mettre en place des nanocapteurs et pourquoi pas intégrer de l’intelligence artificielle… À suivre.
Le mot de la fin pour Norbert Friant
Norbert Friant est le responsable du service numérique à Rennes Métropole. C’est lui qui a aidé à coordonner cet événement avec les équipes d’Epitech, comme l’an dernier. « C’est important de se rencontrer régulièrement entre les différents fablabs, explique-t-il. Comme on peut le voir, il y a des machines différentes dont les modèles sont ouverts et qui progressent à différente vitesse. C’est important qu’on s’enrichisse les uns les autres par nos apprentissages respectifs. C’est cette intensité d’échange qu’on cherche vraiment à développer ! ».
À Tech Inn’Vitré ce samedi 3 février, les deux Antoine et Étienne ont eu le plaisir de voir ou revoir Gaël Langevin, le concepteur du robot InMoov.