Jérôme Ruskin : « L’étudiant doit découvrir son intime conviction »

Jérôme Ruskin est le fondateur d’Usbek & Rica, une revue qui imagine et décrypte les tendances du futur. Dans cette interview, il nous explique que le digital doit être utilisé au profit de la société

Usbek & Rica se définit comme le média qui « explore le futur », comment est-ce que vos équipes incarnent ce message ?

Pour résumer, nous suivons la chronique des grands basculements à l’œuvre, afin d’essayer de faire des hypothèses sur ce qu’il pourrait nous arriver demain. Evidemment nous sommes très attentifs aux sujets techniques, numériques et écologiques, car ce sont eux qui ont le plus d’impact sur la trajectoire de notre futur commun.

Chez Usbek & Rica, nous incarnons ce message de plusieurs manières : tout d’abord via les valeurs humanistes que nous portons, et ensuite, via la pratique au quotidien de notre métier. 

« Nos équipes ont à la fois l’agilité du digital et la conscience des bonnes pratiques écologiques pour réduire l’impact. Il nous semble important d’être cohérents entre ce que l’on raconte et la façon dont on le fait. »

Y a-t-il des projets digitaux que vous souhaiteriez mettre en avant ?

Nous avons pour projet en juin 2020 de sortir une nouvelle plateforme, autour de deux enjeux principaux plus larges. Le premier c’est la dédigitalisation. Les entreprises se sont mises à tout digitaliser, parfois à l’excès. Aujourd’hui il est important de se poser la question de la bonne dose de digital et de la bonne dose d’humain dans les process. Nous sommes très attachés à proposer la bonne interface à nos lecteurs et nos clients.

Le deuxième enjeu est d’offrir des espaces numériques de qualité. Aujourd’hui nous connaissons des espaces d’expression démocratiques tels que Twitter, Facebook etc. qui mènent très rapidement au conflit, ce qui empêche la pensée de se développer. Notre enjeu est donc de trouver comment permettre un débat de qualité en ligne pour renouer avec l’excellence numérique.

Comment êtes-vous organisés en interne, notamment au niveau du digital ?

Nous sommes structurés en quatre pôles : contenu, produit, digital et business. Nous fonctionnons selon une organisation matricielle, avec des lignes de métiers et des colonnes de produits. Nos équipes se retrouvent sur les produits, et les patrons de chaque pôle sont présents à chaque réunion produit. Notre patron du digital fixe sur lui avec les équipes en interne les sujets de marketing digital, de community management, d’amélioration des fonctionnalités avec l’équipe technique, d’acquisition de trafic…. Nous n’hésitons pas à nous appuyer sur des prestataires externes pour compléter ces points. C’est notamment le cas pour notre nouvelle plateforme, qui arrivera en juillet 2020 et pour laquelle nous avons choisi d’externaliser le développement dans un premier temps.

Quel serait votre conseil à un jeune qui arrive sur le marché du travail ?

La technique pour la technique, on s’en fiche. L’étudiant doit découvrir quelle est son intime conviction, et comment utiliser la technique pour s’engager le mieux possible dans le corps social.

« La technique n’est pas quelque chose de magique. Elle influence le monde, et c’est à cette jeunesse qui est en train de se former et qui va arriver sur le marché du travail de donner la direction des prochaines innovations. »

Pour y arriver, il faut pendant ses études travailler son regard critique et sortir de son flux, en essayant de penser par soi-même.

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